Post-doctorant FNRS

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Laboratoire d'Anthropologie des Mondes Contemporains
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Bio

Docteur en ethnologie de l’Université Sorbonne Paris-Cité depuis 2018, j’ai rejoint le LAMC en octobre 2022 comme chargé de recherche (postodoctoral fellow)  à la FRS-FNRS. Mes recherches actuelles portent sur les implications politiques des industries musicales en Afrique. Je travaille spécifiquement ce sujet à partir des musiques ivoirienne, et notamment de la musique zouglou. Auparavant, j'ai enseigné à Sciences Po, à l'Université de Lille et à l'Université de Paris. J'ai été membre du CERAPS (Université de Lille / CNRS) et chercheur associé au Ceped (Université de Paris / IRD). Mes précédents travaux ont porté sur les dynamiques de développement rural au Sud, dans lesquelles j’interroge en particulier le rôle des jeunes.

Présentation des recherches

Mes recherches interrogent le rôle d’une scène musicale, le Zouglou, dans les dynamiques sociales, économiques et politiques qui traversent un pays, la Côte d’Ivoire, depuis maintenant trente ans. Née au sein des mouvements étudiants qui luttaient pour la démocratisation de la vie publique au début des années 1990 à Abidjan, la musique zouglou s’est imposée aujourd’hui, selon une expression répandue par ses promoteurs et reprise dans le monde politique, comme « l’identité culturelle de la Côte d’Ivoire ». Le positionnement initial des artistes de zouglou du côté de l’opposition politique a ainsi varié avec le temps car la pérennité du mouvement et les réussites de certains artistes ont rapproché cette scène musicale des élites politiques et économiques du pays. 

Au croisement de l’anthropologie des pouvoirs, des performance studies et de la sociologie des mondes de l’art, je propose ainsi d’appréhender les entrelacements entre scène musicale et monde politique en portant une attention particulière aux réseaux qui structurent le quotidien des artistes, à la manière dont le zouglou s’est constitué comme industrie culturelle, aux représentations sociales véhiculées par les œuvres et à la manière dont les publics s’approprient ces représentations dans la formation des communautés politiques. De manière large, j’engage avec ce projet une réflexion sur le rôle des scènes musicales dans les sociétés contemporaines. 

Je développe 3 axes de recherche qui s'entrecroisent : 

•    La construction d’une « communauté zougloutique » : Ce premier axe vise à interroger les processus qui ont concouru à la création et au maintien d’une communauté politique autour du zouglou. Cette musique a en effet contribué, souvent à son insu, à la constitution d’un imaginaire national, ce qui est explicite dans sa dénomination actuelle « d’identité culturelle de la Côte d’Ivoire ». En analyse deux niveaux d’interaction, celui de la communauté des artistes d’un côté, et celui des imaginaires partagés entre artiste et public de l’autre, je souhaite saisir la manière dont émergent des imaginaires sociaux et politiques qui concourent à la constitution d’une « communauté imaginée » pour reprendre l’expression de Benedict Anderson. 
•    Les ambivalences de « l’artiste engagé » : Mon deuxième axe est d’interroger la figure type de « l’artiste engagé » à laquelle se réfèrent les artistes eux-mêmes. En ethnographiant au plus près les réseaux des artistes et leur quotidien, il s’agit de montrer l’ambivalence de ce positionnement dans un pays où la réussite sociale s’accompagne de manière presque systématique par une intégration aux réseaux des élites économiques et politiques. Il s’agit dès lors de questionner les marges de manœuvre réelle qu’ont les artistes pour agir dans leurs sociétés, les contraintes qui pèsent sur leur positionnement, la manière dont ils expriment leur revendication et les limites de leur action. 
•    L’économie des noms : énoncer et performer le politique en musique : Le dernier axe de ma recherche, qui s’appuiera essentiellement sur les analyses des prestations musicales, est d’appréhender les pratiques discursives et non discursives qui relèvent d’une politisation des performances. Deux pratiques en particulier retiennent mon attention : celles de l’atalaku - l’énonciation des noms de bienfaiteurs ou de personnalités par les artistes - et du travaillement – le don d’argent aux artistes par le public. À travers ces pratiques, artistes et auditeurs participent à une économie politique de la reconnaissance des noms, influencée à la fois par les réseaux personnels des artistes et par les représentations que les auditeurs peuvent avoir du monde politique et économique. L’identification réciproque du public et des artistes aux personnalités cités engagent dès lors une véritable lutte d’influence symbolique qu’il s'agit d’analyser. 

Travaux sélectionnés

LISTE DE PUBLICATIONS
1. LIVRE

- Montaz L., Retour au village : jeunesse et pouvoirs en Côte d’Ivoire, Karthala, 2020, coll. « Les Afriques », 262 pages

2. ARTICLES DANS DES REVUES À COMITÉ DE LECTURE 

- Montaz L. & Diallo K. « Des “démobilisés” en quête de reconnaissance : le renouveau du combat politique des ex-combattants ivoiriens », Critique internationale, 2021/2 n°91, pp. 
- Montaz L., “Chaque village est un état“ ? – La bureaucratisation au village en Côte d’Ivoire », Émulations, 2021, n°37, pp.23-35
- Montaz L., « Les “associations villageoises de jeunesse“ en pays Bété, Côte d’Ivoire. Stratégies d’accès aux pouvoirs et citoyenneté. », Ateliers d’Anthropologie, 2020, n°48, 22 p.
- Montaz L., « Mobilités, conflits fonciers et jeunesse : Dynamique des pouvoirs en pays bété, Côte d’Ivoire. », Revue internationale des études du développement, 243(3), 2020, pp. 175-197. 
- Montaz L., « L’autochtonie : un enjeu des relations intergénérationnelles en pays bété, Côte d’Ivoire », Cargo, 2019, n°9, pp. 89-106
- Montaz L., « “Manger pour soi-même “ : L’émancipation des jeunes ruraux en zone forestière ivoirienne », Afrique contemporaine, 2017/3, n°263-264, pp.141-155

3. ARTICLE DANS UNE REVUE SANS COMITÉ DE LECTURE 

- Montaz L., « Jeunesse et autochtonie en zone forestière ivoirienne – Le retour à la terre des jeunes Bété dans la région de Gagnoa », Les cahiers du pôle foncier, 2015, n°9, 44p.-

4. COMPTE-RENDUS DE LECTURE

- Montaz, L. « Joël Akafou, director. Traverser. 2020. 77 minutes. French. VraiVrai Films », African Studies Review, 1-3, 2022
- Montaz L., « N’Guessan Konstanze. Histories of Independence in Côte d'Ivoire. An Ethnography of the Past. Leiden, Brill, Coll. “African Social Studies Series”, 2020, 278 p.”, Politique Africaine, n°164, 2022
- Montaz L., « James C. Scott, Homo-domesticus », Lectures [Online], 2019

VALORISATION DE LA RECHERCHE
1. ÉMISSIONS DE RADIO

- « Quand les jeunes retournent au village, en Afrique », [Émission de radio : 7 milliards de voisins], 5 janvier 2021, RFI
- « En Côte d’Ivoire, la "question foncière" pour comprendre les violences électorales », [Émission de radio : Les enjeux internationaux], 3 novembre 2020, France Culture

2. PRESSE NATIONALE

-  « En Côte d’Ivoire, les jeunes « retournés » bouleversent l’équilibre des villages », Propos recueillis par Yassin Ciyow, 26 novembre 2020, Le Monde Afrique 

Mis à jour le 12 juin 2023